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Usages sociaux : Autrans 2006 -migrations : 2016, c’est aujourd’hui -
Posté par Claire Scopsi le 21/1/2006 16:20:00 (10485 lectures)

Synthèse de l’atelier « migrations et usages de l’internet : horizon 2016 » du 13 janvier 2006

En 2016, Les TIC seront le moteur de démocraties alternatives fondées sur l’appartenance ethnique ou la représentation des sans papiers, à moins qu’elles ne deviennent les verrous policiers de nations forteresses repliées sur leurs privilèges, tandis que les tactiques de forçage des frontières se durciront.
L’avenir des TIC sera donc blanc ou noir, selon la politique de migrations que la société française dictera à son gouvernement, il ne sera donc que les conséquences de nos actions présentes.
Or, il est frappant, de voir, au travers des témoignages des travailleurs sociaux, enseignants ou membres d’associations, combien aujourd’hui les TIC contribuent au travail social avec les migrants (adultes exclus, enfants scolarisés, primo-arrivants) et ce à plusieurs titres :


- Comme symbole d’intégration :
le téléphone portable, l’ordinateur sont des outils qu’il faut maîtriser « comme tout le monde » et cela d’autant plus que la publicité les promeut comme objets du quotidien. Quelles que soient les difficultés rencontrées dans l’acquisition de la maîtrise de l’appareil, l’important est de manipuler l’outil standard, et non une version adaptée ou simplifiée, jugée dévalorisante.

- Comme outil d’animation :
Un appareil photo numérique par exemple, permet, de souder un groupe, d’ établir un contact au-delà de la langue, de représenter son quotidien.

- Comme outil de valorisation des adultes immigrés en difficulté :
En permettant au migrant de présenter sa culture d’origine, de l’expliquer, l’internet le conforte dans son rôle de passeur culturel.

- Comme outil éducatif :
L’internet est utilisé en classe pour aider les enfants issus de l’immigration, à re-découvrir la culture dont ils sont issus, et plus généralement à communiquer avec d’autres enfants à l’étranger.

- Comme vecteur d’intégration :
les TIC assistent la recherche d’emploi, le téléphone portable permet d’être joint par les employeurs et les équipes sociales, d’appeler le 115, parfois de garder le lien avec la solidarité de quartier.

Les TIC ne sont donc pas un luxe, mais bien des objets de première nécessité. Le regard que leur porte les institutions change, peut être un jour leur rôle dans l’intégration des exclus sera-t-il assuré sous la forme d’un minimum communicationnel garanti ?

Encore faut-il prendre les TIC pour ce qu’elles sont et ne pas négliger le rôle des médiateurs sans lesquels les TIC ne seront qu’un moyen de reléguer les plus fragiles à l’autre bout du réseau, ne pas sous-estimer la force (bénéfique ou maléfique) de l’imaginaire commun ni la part que prennent TIC et médias dans l’élaboration de l’opinion publique sur les migrants. L’enjeu des TIC et des migrations pour la prochaine décennie réside dans ce pouvoir.

Car la société française doit changer de regard sur les modes de vie autres, s’inspirer par exemple de son voisin le Luxembourg, qui gère discrètement ses 20% d’immigrés, publie ses informations en 6 langues, nomme des collèges pour gérer la vie quotidienne des migrants, et célèbre chaque année la « fête des communautés ».

Et pourquoi pas une fête des migrations ?

Il est temps pour nous d’apprendre à célébrer nos communautés, d’instaurer par exemple une fête de « l’internet et des communautés », afin qu’un jour par an, au moins, dans les espaces publics d’accès à internet les communautés s’accueillent mutuellement autour de repas, de spectacles, d’expositions, et présentent sur le web leurs origines, leurs cultures, leurs villages. Ce jour là les migrants recevront chez eux, virtuellement, leurs voisins français, et si ce jour connaît le succès de la fête de l’internet ou de la fête de la musique, en 2016, peut être les regards mutuels auront gagné en bienveillance.

Demain commence tout de suite.

Remerciements aux participants de l’atelier migrations:

Pilar de Bernardy (Ligue de l’Enseignement – Grenoble)

Claude Huyert Haudecoeur , amie du Niger et de la Cote d’Ivoire

Patrice Husson ressortissant français au Luxembourg

Claire Scopsi

Michel Elie (Observatoire des Usages de l’Internet (OUI) www.oui.net et Cimade à Montpellier, promoteur de l’internet équitable

Julie Fontes, étudiante en TIC à Toulouse

Corinne Chevrot et Gwenael Navarette (ATD quart monde)

et des participants non identifiés.

Claire Scopsi
Groupe de Recherche Tic Migrations -MSH Paris.

 
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