La Société urbaine de Communication, textes sélectionnés



DES INTERNAUTES TERRITORIALISÉS :
L’ENQUÊTE 2 000 SUR LES USAGERS ET LES USAGES DE L’INTERNET À PARTHENAY

Cette partie est inspirée du rapport que nous avons remis à la DG XIII de la Commission européenne en décembre 2000 dans le cadre du Projet IMAGINE (1998 à 2000). Elle a été réécrite pour s’insérer dans notre propos.


1– Méthodologie

L’enquête par questionnaires a été réalisée au cours du mois de janvier 2000 sur le territoire du district de Parthenay (Deux-Sèvres). L’échantillonnage a été établi selon la méthode des quotas. L’objectif était d’obtenir un échantillon de population du district proche des 1 700 individus [sur un total de population d’environ 17 000 habitants]. Cette grandeur correspond à environ 760 questionnaires " ménage ".

Cette taille de 1 700 individus permet d'estimer (pour un intervalle de confiance de 95%) l'incertitude sur une fréquence de 20% [ou 80%] à moins de 2% et pour une fréquence de 46% [ou 54%] à moins de 2,5%, ce qui est très satisfaisant.

Les questionnaires comportent deux volets : un volet " ménage " et un volet " individu composant le ménage ".

Afin d’assurer à l’échantillon constitué le caractère de représentativité de la population du District, les indicateurs socio-économiques et démographiques suivants ont été retenus :

  • Sexe
  • Catégories SocioProfessionnelles
  • Age
  • Communes du district
  • Titulaires d’un compte électronique
  • Structure des ménages

Définition des figures

Les résultats de notre enquête conduisent à distinguer plusieurs figures en fonction de l’usage ou non d’Internet. Le principal critère de distinction est la fréquence d’usage d’Internet. On retrouve ainsi des figures classiques, correspondant à celles que l’on connaît dans les enquêtes nationales permettant de distribuer les Internautes en :

  • Assidus (utilisent Internet 2 à 3 fois par semaine ou tous les jours ou presque)
  • Réguliers (utilisent Internet 1 à 4 fois par mois)
  • Occasionnels (utilisent Internet au moins une fois par mois)

Au-delà de ces figures classiques, nous avons pu identifier trois autres figures :

  • Indécis (ont eu un premier contact avec Internet mais ne l’utilisent pas)
  • Paradoxaux (disposent d’un micro-ordinateur mais n’ont jamais utilisé une connexion sur le réseau)
  • Non-usagers (n’ont jamais utilisé un micro-ordinateur, connecté ou non).

2 – Différences structurelles et effets de conjoncture

La population locale des Internautes se distingue fortement de la population des Internautes français. Il est toutefois assez difficile d’apprécier si ces différences sont structurelles ou conjoncturelles dans la mesure où l’on ne dispose pas d’autres cas en France sur lesquels appuyer une approche comparative.

Si on les tient pour structurelles, on convient alors que ce sont l’ensemble des spécificités de la population locale, du projet de politique publique qui ont induit un modèle particulier, à part et difficilement répliquable sur un autre site. Si on admet que ces différences sont conjoncturelles, on peut alors concevoir que le reste de la France puisse évoluer en partie sur le modèle parthenaisien.

En premier lieu, il convient de rappeler que Parthenay est une petite ville (selon la nomenclature de l’INSEE). Elle est une ville isolée, au cœur d’une micro région à forte tradition rurale, la Gâtine. Elle n’est donc pas dans les catégories urbaines où le développement spontané des usages des Tic se manifeste (les villes de plus de 100 000 habitants) et elle ne bénéficie pas davantage des retombées des économies urbaines d’une grande agglomération (elle est à 50 km de Poitiers) ou d’une agglomération moyenne (45 km de Niort). Elle fait en fait partie des types de villes (celles de moins de 20 000 habitants) qui restent les moins touchées par la diffusion d’Internet.

Par ailleurs, elle n’a qu’une population très réduite d’étudiants, ceux dont la famille réside à Parthenay puisqu’il n’y a pas d’enseignement supérieur à Parthenay. Or, comme nous venons de le voir, la population des étudiants est une population particulièrement sensibilisée à Internet dans la moyenne nationale (selon l’étude de l’Institut d’Etude de la Population Etudiante –groupe Stoody- environ 50 % des étudiants possèdent un ordinateur et 46 % pratiquent Internet depuis leur lieu d’étude ou chez leurs parents 1).

Tous ces paramètres constituaient donc apparemment autant d’écueils ou de handicaps pour la politique locale. Or, si en novembre 1999, la plupart des Instituts comptabilisent 21, 3 % de ménages français équipés d’un micro-ordinateur, on en trouvait, en janvier 2 000, autour de 33 % à Parthenay. De la même façon, aux 11, 9 % d’Internautes français correspondent 39 % d’Internautes parthenaisiens.

La différence d’usage selon le sexe, qui reste très importante en France (2 hommes pour une femme) est très réduite à Parthenay (52, 9% d’hommes internautes contre 47, 1% de femmes). A noter que cette quasi parité entre sexes s’observe dans des proportions quasi identiques aux Etats-Unis où le développement des usages de l’Internet est beaucoup plus précoce qu’en France.

Les Internautes parthenaisiens sont particulièrement jeunes. 43, 8 % de la population internaute locale a moins de 20 ans (32 % sont des élèves, 8% des étudiants) tandis qu’en France, les moins de 20 ans représentent 18 % de la population nationale des Internautes. Il faut ici voir les effets de la politique locale qui, dans le cadre du Projet IMAGINE, a choisi de développer une action extrêmement vigoureuse en direction du monde scolaire. Si, pour la France, on ne dispose d’aucune statistique fiable qui permette d’évaluer la population internautes des moins de 15 ans, on sait qu’à Parthenay, les enfants internautes (de 0 à 14 ans) représentent 21, 4 % de la population locale des Internautes. Ils sont le deuxième groupe en terme d’importance, juste après le groupe des 15-19 ans (22,4 %).

3 – Les Usagers des lieux d’accès aux micro-ordinateurs et aux services en ligne

Les lieux d’accès aux services en ligne sont d’autant plus intéressants à prendre en considération qu’une partie importante de la politique " ville numérisée " s’est efforcée de multiplier ces lieux afin de faciliter l’accès au plus grand nombre.

  France Parthenay
Au domicile 44,5 % 67 %
Au travail 40,1 % 30,3 %
Ailleurs 41, 2 %
Espaces numérisés : 44,4 %
Ecole : 41,5 %
Autres lieux : 4,9 %
France : populations internautes de plus de 15 ans.
Parthenay : population des internautes locaux.

Le taux d’usage " au domicile " est plus important à Parthenay qu’en France, ce qui est cohérent avec le fait que le taux d’équipement des foyers en micro-ordinateur est également plus important à Parthenay qu’en France. Dans les deux cas, le différentiel entre la France est Parthenay est autour de 34 %.

Les " autres " lieux d’accès (" Ailleurs ") apparaissent, comparativement à la France, extrêmement importants à Parthenay. Là encore, il faut y voir l’effet de la politique publique locale qui a mis à disposition, dès 1997, des " Espaces numérisés ", en fait 12 lieux publics qui accueillent les Parthenaisiens, les forment à l’Internet et leur donnent accès gratuitement au réseau. On peut encore y déceler les effets de la politique en direction du monde scolaire.

Enfin, le fait que le lieu de travail soit un lieu d’accès moins important à Parthenay qu’en France peut s’expliquer par le jeune âge de la population des Internautes parthenaisiens.

3.1 - Les Usagers à domicile : 67 % des Internautes (26 % de la population d’enquête)

Les usagers de micro-ordinateur et d’Internet à domicile se distinguent très peu de la moyenne de la population des Internautes parthenaisiens. Ils sont le plus souvent plusieurs utilisateurs par foyer équipé et l’enfant scolarisé est le plus souvent désigné comme " utilisateur principal " (33 %) devant le père (29, 3 %) et la mère (23 %).. L’utilisation se fait exceptionnellement " à plusieurs " en même temps, elle se fait très majoritairement " à tour de rôle ". Dans un peu moins de 10 % des cas, on trouve un " utilisateur unique ". La date d’acquisition d’un micro-ordinateur la plus fréquente est 1998.

Il s’agit de familles composées très majoritairement de 4 personnes, le plus souvent deux parents et deux enfants dont au moins un scolarisé. Les tranches d’âge dominantes sont les 0-14 ans et les 40-49 ans Ces usagers fréquentent aussi les Espaces numérisés (39, 2 % d’entre eux) et, pour les tranches d’âge concernées ont accès à ces outils depuis leur lieu de travail pour près de la moitié d’entre eux. De la même façon, ils ont également accès depuis l’école (pour les populations concernées, autrement dit, la fraction " population scolarisée de ce groupe) pour 51 % d’entre eux.

3.2 - Les Usagers de micro-ordinateurs et d’Internet au travail : 30, 3 % de la population des Internautes (12 % de la population d’enquête)

Le lieu de travail est donc le lieu d’accès le moins fréquent pour les usagers de la micro-informatique et d’Internet à Parthenay. Les tranches d’âge les plus représentées sont celles de 40 à 49 ans (36, 4 % des usagers) et 30 à 39 ans (27, 1 %). A elles deux, ces deux classes d’âge regroupent 63, 5 % des effectifs de cette catégorie d’usagers.

Ils ont de hauts niveaux de diplômes 27, 1 % ont un niveau de 2ème ou 3ème cycle d’études supérieures, 22, 4 % ont un DEUG et 22 % le Bac. Ils sont donc 71, 5 % à avoir le Bac ou au-dessus. Ce sont majoritairement des employés (30, 4 %, des cadres (25, 7 %) et des professions intermédiaires (22, 9 %). Ils sont 77, 6 % à avoir un équipement domestique et près de la moitié d’entre eux a reçu une formation à la micro-informatique dans le cadre de son entreprise.

3.3 - Les Usagers des Espaces numérisés : 44, 4 % de la population des Internautes (17, 5 % de la population d’enquête)

Ce sont des Usagers particulièrement jeunes. Près de 60 % des usagers des Espaces numérisés ont de 0 à 19 ans, et près de 70 % pont moins de 25 ans. Ce sont des élèves pour plus de la moitié d’entre eux (52, 4 %) ou des étudiants (12,1 %). On trouve également une proportion significative de chômeurs (7 %). Par contre, toutes les autres catégories socioprofessionnelles sont sous-représentées dans les Espaces numérisées.

La fréquentation d’un Espace numérisée se double la plupart du temps d’un usage de la micro-informatique à domicile (62 % des cas) et, parmi ceux-ci, 47 % d’entre eux disposent d’une connexion au réseau.

Seuls 29, 2 % d’entre eux ont bénéficié d’une des formations à la micro-informatique dispensées par les animateurs des Espaces numérisés, tandis que près de la moitié (46, 7 %) d’entre eux ont reçu une formation à la micro-informatique dans le cadre scolaire tandis que 53, 7 % pratiquent la micro-informatique à l’école. On peut donc penser que, majoritairement, cette population est sensibilisée et formée à ces outils préalablement à sa fréquentation des Espaces numérisés. Ils sont formés très majoritairement par l’école, mais un petit nombre connaissait l’informatique avant qu’il en soit question dans le cadre scolaire. Ils sont toutefois 63 % à avoir eu besoin d’une aide à la pratique d’Internet.

3.4 - Les Usagers de l’Informatique et des services en ligne à l’école : 41, 5 % de la population des Internautes (16 % de la population d’enquête)

16 % des Usagers de l’informatique et de l’informatique en réseaux ont bénéficié des facilités d’accès et de la formation dispensée par le cadre scolaire. 88, 4 % d’entre eux ont moins de 20 ans, 50 % moins de 15 ans. Ils sont toutefois 8, 2 % à avoir de 20 à 24 ans, et 3, 4 % à avoir de 25 à 59 ans. L’accès scolaire est donc une innovation récente, les adultes étant ici pour l’essentiel des enseignants et autres personnels scolaires (Atsem, animateurs…). 63, 7 % sont équipés chez eux d’un micro-ordinateur et 49 % d’entre eux d’un ordinateur connecté au réseau. Une forte majorité à été formée à l’usage de ces techniques à l’école (60, 6 % pour la micro-informatique, 54, 8 % pour Internet) tandis que dans 22, 3 % des cas, cette formation a été reçue dans un Espace numérisée.

4 - Equipements

L’une des fortes spécificités de la politique locale a été de faire en sorte de multiplier les lieux d’accès en favorisant l’équipement des lieux publics (Espaces numérisés et milieu scolaire). Il existe à ce jour 12 " Espaces numérisés " répartis sur l’ensemble du territoire du District, fréquentés en moyenne par 200 personnes chaque jour. Ces Espaces ont permis de mailler le territoire de lieux d’accès dès 1997. Au-delà, plusieurs machines ont été installées dans les milieux scolaires. En second lieu, la politique locale a également favorisé l’équipement domestique.
4. 1 – Equipements des foyers

On trouve en janvier/février 2 000, 33 % des ménages parthenaisiens équipés d’un micro-ordinateur et 17 % d’une connexion au réseau.

L’équipement des ménages a été fortement valorisé dans le cadre de la politique locale. En témoigne l’opération " 1 000 micros " de 1997, qui a permis aux habitants de s’équiper à moindres coûts afin de rentrer de plain-pied dans l’expérimentation en cours. Résultat d’un accord entre le District et ses partenaires industriels (l’Allemand Siemens et le français France Télécom) l’Opération consistait à offrir en location aux habitants un micro-ordinateur Siemens ainsi qu’un forfait de connexion au réseau du District, incluant l’accès Internet, pour des prix défiant toute concurrence. On identifie dans notre enquête, 5, 6 % de personnes qui se sont équipées à l’occasion de cette opération " 1 000 micros ".

Les données issues de l’enquête permettent de dégager quelques éléments éclairant le rapport entre équipement ménager des foyers et usages d’Internet.

S’agissant des foyers, il y a bel et bien une corrélation entre l’équipement des ménages en appareils ménagers ou audio visuels et leur pratique de l’informatique, et d’Internet, même si d’autres facteurs expliquent cette corrélation : les revenus des ménages ou l’âge des individus qui les composent par exemple. On peut également tenter de distinguer les " foyers communicants " des foyers qui peuvent apparaître plus " fermés ".

Ménages équipés, ménages usagers

Sans surprise, on établit un lien entre la présence et la densité des équipements dans le foyer et la présence d’un ordinateur, connecté ou pas.

Dans 100% des cas, soit les 21 types d’appareils ménagers proposés, les ménages équipés d’un ordinateur, qu’il soit relié ou pas, sont mieux dotés que ceux qui n’ont pas d’ordinateur.

Equipement des foyers

Si la possession de la télévision apparaît supérieure chez les non équipés de micro-ordinateurs, seuls les foyers équipés ont installé un kit de réception satellite et parfois délaissé la réception hertzienne par ailleurs difficile dans certaines zones du District.

On remarque des écarts significatifs concernant l’équipement en lecteurs de CD (25 points), en magnétoscopes (22 points), en chaînes hi-fi (22 points), en lave-vaisselle (22 points), tous en faveur des ménages dotés d’un micro-ordinateur.

Mais les écarts dans l’équipement en matériels communicants sont aussi très significatifs.

Des ménages plus ou moins communicants ?

Les écarts relevés dans le taux d’équipement des ménages possédant des appareils de communication électronique sont du même ordre que sur les produits blancs et audiovisuels : minitel, 26 points en défaveur des non équipés en informatique, fax (près de 20 points), téléphone portable de type GSM (20 points), mais on constate aussi un écart conséquent dans l’équipement des foyers en téléphone filaire traditionnel (8 points) !

Ceci traduit peut-être, si on ajoute le retard en lignes spécialisées de type Numéris ou en décodeurs Satellite (qui peuvent aujourd’hui envoyer des courriers électroniques) l’existence de relations moins importantes avec le milieu extérieur : travail, amis, famille.

Inversement, les foyers les plus impliqués dans les relations exogènes sont-ils ceux qui sont les plus équipés de moyens et d’appareils de communication ? Peut-on s’inscrire dans une certaine surenchère ?

Internet dans les foyers, vers une logique de surenchère ?

Dans 12 cas sur 21, soit 12 types d’appareils différents sur 21 proposés, la hiérarchie est respectée : les ménages non équipés en informatique sont aussi ceux qui ont le moins d’appareils ménagers audiovisuels ou communicants ; puis viennent les ménages équipés d’un ordinateur non relié, précédant enfin les ménages reliés à Internet par leur micro-ordinateur. Ce sont eux qui ont les taux d’équipement les plus élevés.

Ces 12 appareils sont : le magnétophone, la chaîne hi-fi, le lave vaisselle, la console reliée au réseau (mais c’est obligé vu sa caractéristique !), le caméscope, le récepteur de TV satellite, le magnétoscope, l’appareil photographique digital, le téléphone, le fax, le minitel.

Equipement des foyers

Les écarts sont toujours relativement faibles entre taux d’équipement des ménages équipés d’un ordinateur non relié et taux d’équipement des ménages reliés.

4. 2 - Les figures d’usagers à l’épreuve de la mesure des équipements des foyers

L’exploitation des questionnaires individuels a permis de dégager différentes figures d’usagers d’Internet. On peut constater globalement que l’approche par les équipements du foyer les renforce.

Ainsi, on ne sera pas surpris de pouvoir très facilement caractériser la catégorie des " non-usagers ", c’est-à-dire des individus n’utilisant pas d’ordinateur. Ce sont ceux qui déclarent être le moins bien équipés … quasiment en toutes catégories d’appareils ménagers. Si l’on compare les taux d’équipement des 6 catégories d’usagers repérées, les " non usagers " se classent 16 fois bons derniers (6ème rang), 3 fois avant derniers (5ème rang), une fois 4ème (téléphone) et une fois 3ème, mais il s’agit ici de la télévision que nous avons déjà commenté. Cette figure d’usagers n’est jamais classée première dans aucun des 21 types d’équipement du foyer proposés aux répondants.

Taux d'équipements selon les "figures"
Taux d'équipements selon les "figures"
Taux d'équipements selon les "figures"
Taux d'équipements selon les "figures"

Deux catégories parviennent à se classer en tête du taux d’équipement, mais pour 1 type d’appareil seulement : les usagers " occasionnels " avec l’électrophone et les usagers " réguliers " avec le récepteur satellite, un appareil communicant.


Les dernières figures d’usagers apparaissent plus distinctement :

  • les usagers " paradoxaux " se classent 4 fois au premier rang, s’agissant du taux d’équipement de leur foyer en magnétophones, lecteurs de CD, fours à micro-ondes, TV hertziennes, soit des appareils ne permettant pas de communication bidirectionnelle interactive !!! Nous avons vu par ailleurs que ces usagers d’un type particulier n’utilisent pas Internet alors qu’ils ont un ordinateur et un environnement favorable qui s’offre à eux.

  • les usagers " assidus " se classent 7 fois en tête des foyers les mieux équipés en caméscopes, caméras vidéo digitales, appareils photo numériques, téléphones portables, lignes Numéris, téléphones portables, fax et minitel. Ces 4 derniers équipements sont des attributs de l’ordinateur communicant des années 2000 et situent l’usager au centre d’un nœud de communication électronique par mail, fax, téléphone, webcam… On remarque aussi que les appareils les plus complexes, onéreux, faisant appel aux techniques numériques sont possédés en priorité par ces foyers comptant un usager assidu d’Internet en leur sein.

  • enfin, la catégorie qui suscite le plus de questions est celle des " indécis ", individus ayant eu un contact avec Internet non suivi d’effets. Ce sont eux qui composent les foyers les mieux équipés, classés 8 fois en tête en terme de taux d’équipement pour les appareils suivants : chaînes hi-fi, baladeurs, consoles de jeux et consoles reliées à Internet, magnétoscopes, téléphones, lave-vaisselles et sèche-linges. Les appareils permettant l’écoute de la musique et le visionnage des films sont révélateurs des caractéristiques socioculturelles de ce public : composé surtout de jeunes, dans des foyers aisés. On pourrait peut-être les qualifier d’usagers futurs, pour l’instant peu engagés dans la vie sociale, non intégrés dans la vie professionnelle… ils n’éprouvent pas le besoin de densifier leurs pratiques par des moyens électroniques, ils ont peu d’obligations sociales.

5 – Les Usages

L’enquête sur les " Attentes " de la population lors de METASA (1996), avait déjà souligné le caractère très fortement prononcé des " attentes " en matière de loisirs.

Dans la mesure où on peut admettre que cet usage est moins légitime (sinon rigoureusement illégitime) " au travail ", il n’est donc pas surprenant que l’enquête IMAGINE démontre que le lieu d’accès " au travail " soit minoritaire par rapport aux autres lieux d’accès parthenaisiens (c’est celui qui répond le moins bien aux attentes formulées quatre ans plus tôt) où ce type d’usage peut s’exprimer sans contrainte (domicile, Espaces numérisés).

En l’occurrence, il y a eu, de 1996 à 2 000, une traduction dans l’acte de l’attente exprimée et les Espaces numérisés, ou certains d’entre eux (spécifiquement le premier, l’Espace Armand-Jubien) y ont bien répondu, même si telle n’était pas sa vocation initiale. C’est en acceptant de faire évoluer cette vocation que la politique locale s’est ajustée à la concrétisation des " attentes " dans les usages et les pratiques de loisirs. Il est aujourd’hui tacitement admis que l’Espace numérisé Armand-Jubien offre un lieu d’accès ouvert et légitime pour ce type d’usages.

Les usages de la communication en ligne à Parthenay en 2 000

Les usages

Deux usages se détachent très nettement. Si l’un, recevoir et envoyer des messages (67 %) constitue une utilisation basique d’Internet, l’autre, " consulter l’In Town Net " (62 %) est très spécifique à Parthenay.

L’usage sous forme de messagerie (recevoir et envoyer des messages) à Parthenay est conforme à la moyenne nationale (66 %). Par contre, si 10 % des Internautes français pratiquent le " Chat ", à Parthenay cette pratique concerne 20 % des Internautes de notre enquête. Or, selon NetValue, le " chat " apparaît comme une pratique particulièrement développée en France, comparativement à ce qui se passe en Angleterre ou en Allemagne. On peut donc en conclure que cette spécificité française est encore accentuée à Parthenay.

On observe par ailleurs que la consultation des médias nationaux (30 %) est légèrement plus importante que celle des médias locaux (23 %). Il est cependant difficile d’en conclure quoi que ce soit dans la mesure où sur Internet, l’offre en médias nationaux est beaucoup plus importante que l’offre en médias locaux.

5. 1 - L’In Town Net, vers la construction d’un référentiel collectif dans l’usage de la communication en ligne ?

On observe que le niveau de notoriété de l’In Town Net est très important, 75 % des Internautes le connaissent et un bon nombre d’entre eux (62 %) l’utilisent.

Fréquence d'utilisation de l'In Town Net

Dans la mesure où cet in Town Net fonctionne comme une référence publique, on aurait pu s’attendre à ce qu’il soit le mieux connu auprès des usagers qui pratiquent la connexion au réseau depuis les lieux publics (Espaces numérisés ou Ecoles). En fait, il n’en est rien. 31 % des Usagers dans les lieux scolaires et 23, 5 % des usagers dans les Espaces numérisés ne connaissent pas l’In Town Net. Ceux qui le connaissent le plus sont les Usagers " à domicile " (ils sont 19, 8 % à ne pas le connaître) et les Usagers " au travail ". Sans surprise, ceux qui utilisent le moins et surtout connaissent le moins sont les Usagers qui se situent ailleurs, parmi lesquels, on peut supposer qu’ils existent des usagers non parthenaisiens.

A cette dernière exception près, on pourrait donc penser que l’In Town Net fonctionne comme un référentiel d’usage public local dans le sens où il signale une forte pratique d’une application d’intérêt public local. Plus on se trouve éloigné des lieux publics et plus ce référentiel fonctionne, plus on a besoin semble-t-il de se repérer dans l’espace des potentialités du réseau en utilisant un guide centré sur des usages locaux. Par contre, dès lors que l’on se trouve dans un lieu public, ce référentiel apparaît un peu moins important, soit parce qu’il ne correspond pas aux attentes ou aux pratiques d’utilisateurs plus jeunes (les usagers des lieux publics d’accès étant très sensiblement plus jeunes que la moyenne des Internautes locaux) soit parce que le fait d’être dans un espace public rend de fait moins nécessaire de recourir à ce guide.

Utilisation de l'In Town Net
5. 2 - Les modules développés dans le Projet IMAGINE

Ces modules ont été développés dans deux secteurs : " Education " et " Contrôle de légalité ". Le module " Contrôle de légalité " n’était pas, à l’époque de notre enquête, utilisable par la population. Ce module est par ailleurs surtout destiné à améliorer la circulation de l’information entre les services administratifs. Nous nous sommes donc concentrés sur les modules " Education ", qui sont les suivants :

  • inscription/gestion
  • boîte à outils
  • Activités temps libre
  • Hot line

Le niveau de notoriété de ces applications est assez faible si on traite les réponses de l’ensemble des personnes ayant répondu à l’enquête : 16 % les connaissent dont 6 % " sans plus ".

Utilisation de l'In Town Net

S’interroger sur le niveau de notoriété de ces applications revient en fait à se poser la question des publics concernés : les personnels éducatifs, les enfants et adolescents scolarisés et les parents d’élèves au premier chef. Cependant, dans le cours du développement des applications, seuls les Enseignants ont réellement été mobilisés à l’époque de l’enquête, les parents d’élève étant intervenus ultérieurement.

La population des enseignants

Elle a été très directement sollicitée. Il s’agit d’une population très équipée en micro-ordinateur à domicile (78,6 %) et très souvent connectée au réseau (59 %). Ce sont souvent, dans leur foyer, les " utilisateurs principaux " de ces outils et leurs pratiques sont surtout orientées vers le travail.

La très grande majorité des enseignants a été informée de ces applications spécifiques au domaine " Education " par le canal de démonstrations auxquelles ils ont participé " à titre professionnel ". Les autres canaux d’information sont peu importants, à l’exception des médias locaux (20 %) et du bouche à oreille (20 %).

Canal d'information sur les applications "Education"

Si on va dans le détail des différentes applications, les enseignants informés connaissent surtout les applications " Inscription/gestion " (81 %) et " Boîte à outils " (69 %). Il n’est guère surprenant qu’ils connaissent assez peu l’application " Activités temps libre " car ils ne sont pas réellement concernés, ce service s’adressant aux associations de temps libre.

Utilisation les applications "Education"



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